Amitiés Madagascar France

L'aventure malgache

Mercredi 25 juin 2003 à 18 h, nous arrivons Marie-Anne et moi à l'aéroport de Paris Orly sud. Quelques minutes pour les dernières recommandations, les derniers aux revoirs de mes parents, nous nous engageons dans la file d'attente pour l'enregistrement des bagages. Nous sommes relativement chargés car nous emportons en dehors de nos affaires personnelles, des médicaments, des cadeaux pour les enfants parrainés, des petites affaires pour sœur Elsy… verdict plus de 65 kg de bagages. Après quelques heurs d'attente nous embarquons dans un avion Corsair avec pour destination Antananarivo après 11h de vol. Notre premier contact avec le sol malgache ne fut pas marqué par la chaleur, nous arrivions de France où l'été promettait d 'être caniculaire et à Tana la température ne dépassait pas 10° du fait de l'altitude et de la saison hivernale. Nous fûmes accueillies à l'aéroport par 2 sœurs Franciscaines et nous rentrâmes en 4L dans la communauté religieuse. Un repas de fête nous attendait car le 26 juin est jour de fête nationale à Madagascar. Après la sieste qui devint une coutume tout au long du séjour, nous sommes allées nous promener dans la capitale pour voir les festivités. Tous les Tananariviens avaient mis leur habit du dimanche et déambulaient dans les rues. Les manifestations officielles avaient lieu dans le stade à coté du lac Anosy.

Vendredi 27 juin, après un réveil matinal toutefois moins matinal que les religieuses, nous partîmes avec nos bagages en direction de la station de taxi brousse, 600km nous attendaient pour rejoindre Mahajanga pour un temps estimé à 12h. Les sœurs nous avaient réservé les meilleures places derrière le chauffeur. C 'est ainsi que nous commençâmes notre périple.

La route pour Mahajanga est l'une des seules routes goudronnées de Madagascar et elle est relativement en bon état. Après une halte dans un hotely pour manger un bol de riz accompagné de viande nous repartîmes pour encore 8h de route. Le voyage se passa sans encombre jusqu'à 150 km de Mahajanga où la Toyota s'arrêta et ne redémarra pas ( le moteur avait chauffé). Après quelques minutes d'attente à surveiller nos bagages, le chauffeur arrêta un taxi brousse à moitié plein pour que nous puissions finir le voyage. Il fallut défier les lois de la gravité pour que nous puissions tous rentrer, nous redémarrâmes enfin compactées pour 3 longues heures de route. Quelques Malgaches parlant français essayaient d'engager la conversation avec nous tout étonnés qu'ils étaient de voir deux blanches non accompagnées dans ce taxi brousse. A 8h du soir nous arrivâmes enfin à Mahajanga, nous prîmes un taxi pour nous rendre chez les frères où nous avons logé pendant un mois. Le soir même nous fîmes la connaissance de 2 coopérants Nicolas et Philippe.

Après une bonne nuit de repos Frère Bernard nous emmena voir le docteur Gustave médecin chef de la clinique Luthérienne. Nous décidâmes que nous travaillerions le matin à la clinique. Ainsi l'après midi je pouvais m'occuper des actions de l'association Amitiés Madagascar France

.L'après midi nous rendîmes visite à Sœur Elsy. Celle-ci était à pied d'œuvre sur le chantier du foyer Saint François. Sur le chantier, Sœur Elsy surveille les ouvriers, les dépenses, les matériaux mais elle assure également à elle seule le ménage et aide aussi les ouvriers dans leur travail. A notre arrivée Sœur Elsy se fit un plaisir de nous faire visiter l'ensemble du chantier. Le travail semblait encore immense pour que le foyer soit terminé pour l'inauguration. Sœur Elsy nous expliqua pour chaque pièce l'usage prévu notamment pour les personnes âgées.

Le foyer en construction

Les enfants du foyer Marie Virginie

Le reste du week-end fut consacré à la visite de Mahajanga, nous avons visité le coté plus riche Mahajanga Bé où règnent les Karans (Indiens) avec leurs grandes boutiques ainsi que le quartier de Mahabeba beaucoup plus modeste où se trouvent le marché et le foyer Marie Virginie et Saint François. Ce quartier en dehors de la route principale est formé de multiples habitations faites de tôle entrecoupées de petite ruelles. De nombreux enfants errent dans ces ruelles et dès qu'ils nous voient crient “ bonjour vasaha ” (bonjour étrangers).

L'après midi nous nous occupions de visiter les écoles en correspondance avec les écoles françaises. Nous sommes ensuite allées rendre visite au foyer Marie Virginie. Nous avons rencontré Sœur Céniste et sœur Elisabeth qui s'occupent des enfants en l'absence de sœur Elsy. Les vacances scolaires étaient commencées à notre arrivée mais le foyer Marie Virginie ne prend pas de vacances, ils assurent même pendant les vacances le repas des 80 enfants. Tour à tour des groupes d'enfants se rendent au déjeuner. Nous avons rencontré tous les enfants parrainés par l'association Amitié Madagascar France ; ils étaient très fiers de se montrer pour prendre une photo. Ils étaient également très heureux des cadeaux de leurs parrains que nous avions apportés.

Un don de 50 euros avait été fait par un parrain à l ‘association. Avec sœur Elsy, nous décidâmes d'organiser une sortie à la plage avec tous les enfants 10 jours plus tard.

Le dimanche, c'était la grande journée à la plage. Sœur Elsy avait en notre absence tout organisé elle avait loué le bus pour emmener les enfants. Les sœurs avaient préparé tout le repas pour les 80 enfants, les coopérants et les étudiants en médecine de Marseille. Une olympiade fut organisée au cours de cette journée, les enfants se battaient pour la victoire avec force et riaient aux éclats. La journée fut très agréable entre les jeux sur la plage et dans l'eau. Les enfants ont été très heureux de cette journée, un peu fatigués d'avoir autant dépensé d'énergie et ils sont rentrés le ventre plein.

Parallèlement à la clinique, nous nous organisions pour partir 1 semaine en brousse faire de la détection de tuberculose. Sœur Elsy le plus naturellement du monde, s'arrangea pour nous prêter des moustiquaires et des couvertures. Nous partîmes le lundi suivant en taxi brousse pour ambato bone puis nous prîmes la pirogue puis un 4x4. Au cours de cette semaine nous découvrîmes des parties plus reculées de Madagascar. Les moyens y sont très limités, le personnel soignant se débrouille avec les moyens du bord, sans aucun médicament, sans calmant, sans eau ni électricité … Toutefois les gens y sont particulièrement accueillants, ils nous ont reçues comme des rois. Nous rentrâmes le samedi dans un taxi brousse rempli de poules et de matériel en tout genre, nous avons mis 5 h pour faire 150 km.

Notre dernière semaine se déroula comme la première le matin à l'hôpital et l'après midi le plus souvent vers sœur Elsy. Sœur Elsy est une femme vraiment impressionnante, les discussions avec elle m'ont appris beaucoup sur le don de soi. Sœur Elsy reflète l'amour, elle est toujours disponible pour recevoir les gens pour les écouter et les réconforter. Malgré le peu d'argent dont elle dispose, nous ne pouvions partir du foyer sans avoir mangé quelque chose…

Cette semaine là, Sœur Elsy semblait un peu fatiguée en effet l'inauguration fixée le 29 juillet approchait et beaucoup de travail restait à faire, il fallut embaucher de nouveaux ouvriers et travailler plus longtemps. Sœur Elsy nous a expliqué que les dépenses du foyer étaient plus élevées que prévues, elle cherche encore actuellement des financements pour le foyer.

Le dernier week-end Marie-Anne et moi sommes parties faire un peu de tourisme sur l'île de Nosy be. Nosy be est une île au Nord ouest de Madagascar, une île paradisiaque avec des eaux bleu turquoise. Nous sommes parties en excursion sur l'île de Nosy Komba et Nosy Tanikely où nous pûmes voir des fonds marins magnifiques. Je pus goûter au plaisir de nager avec une tortue de mer. Ce petit week-end fut appréciable et féerique malgré les 23 heures de bateau en troisième classe.

En rentrant nous eûmes un dernier repas avec sœur Elsy pour faire nos veloma avant un énième voyage en taxi brousse pour Tana et enfin le retour en France.

Au cours de ce voyage, j'ai rencontré une femme exceptionnelle Sœur Elsy. Elle fait don d'elle-même depuis le matin jusqu'à tard le soir. L'amour que les enfants lui témoignent m'a montré tout ce qu'elle leur apportait. La rentrée scolaire a maintenant eu lieu, Sœur Elsy devrait accueillir au foyer de nouveaux enfants. L'argent des parrains a permis cette année d'améliorer le repas en y ajoutant de la viande et de payer les frais d'écolage. Elle a encore besoin de vous.

Dans le nouveau foyer, Sœur Elsy s'occupe actuellement des personnes âgées abandonnées et de la promotion féminine pour éviter la prostitution. Sœur Elsy semble d'une énergie sans borne. Elle a bien sûr de nouveaux projets, elle aimerait mettre en place un dispensaire pour faire face aux maladies.

Ce voyage a été pour moi très instructif, la rencontre avec sœur Elsy et les enfants m'ont bouleversée. Il reste énormément de chose à faire à Madagascar. Sœur Elsy se démène tous les jours pour améliorer le quotidien d'enfants et de personnes âgées. Elle a besoin de votre aide pour continuer le combat.

Ce qu'elle fait peut sembler une goutte d'eau parmi l'immensité du travail, mais le sourire des enfants après leur déjeuner et la joie qu'ils dégagent autour des sœurs sont une récompense immense.

Aude Delva

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